Tuesday, January 28, 2014

EMERGE ART P.249

P.249 © 2014 Lena Ghio/ le livre/the book: Extrême: L'Esthétique des limites dépassées/Paul Ardenne
la photo/the photo Valie Export performance Action Pants: Genital Panic, 1969

EMERGE ART
APRIL 21 2014 to May 4 2014
21 AVRIL 2014 au 4 Mai 2014
@ 514 Édifice BELGO Building
372 Sainte-Catherine Ouest, Montréal

Emerge Art Genesis/ Genèse : 1  2  3


ENGLISH BELOW


À la mi-décembre, dans mes nouvelles Facebook, j’apprends que le livre de PAUL ARDENNE EXTRÊME : L’ESTHÉTIQUE DES LIMITES DÉPASSÉES sera inclue dans la troisième édition Le livre de ma vie présentée par Payot. J’avais déjà vu ce titre par Paul Ardenne, mais il me faisait peur. Je n’avais pas le goût de plonger dans la violence et la décadence de l’image contemporaine. Mais le temps était arrivé où je devais confronter l’ombre de ma psyché dans ses profondeurs absolues. Ce livre me permettait de le faire en quasi-sécurité. Je ne pouvais contredire aucun élément monstrueux regardé objectivement par l’auteur. Le livre est dur, sans recul, sans merci, et analyse tout en détail. Le pire fait du sujet observé dans le texte; la violence et la dégradation de l’humain sous toutes ses formes; est qu’il s’est magnifié avec par exemple le viol de jeunes filles par des groupes de jeunes hommes qui en font des vidéos à publier sur les sites sociaux.

J’ai fait l’expérience de réaliser un EMERGE ART avec comme toile de fond le livre ouvert Extrême : L’esthétique des limites dépassées. Les résultats sont captivants. Je vous présente ici P. 249, 2014.

Un livre ouvert et un bol d’eau sont les objets tangibles de la photo intitulée P.249 qui est aussi un Emerge Art. La photo de gauche est celle de l’artiste Autrichienne VALIE EXPORT dans sa performance dramatique Action Pants : Genital Panic, 1969. Son intention était de dénoncer l’objectification des femmes dans les films pornographiques. Son exploit stupéfiant était d’entrer dans un cinéma de film X armée d’une mitraillette, portant des pantalons sans fourche, pour confronter les hommes voyeuristes dans leur rituel de consommation du film cochon et sa suite autoérotique.

Elle demandait aux spectateurs de regarder son vagin pour qu’ils puissent en voir un vrai. Plusieurs hommes se sont poussés en courant.

L’Emerge Art est une image qui se soulève dans un bol d’eau. Un phénomène inexpliqué à ce point, l’Emerge Art présenté plus haut reflète le message que veut transmettre Valie Export.

Il y a trois scénarios principaux dans l’eau. À gauche, dans l’ombre, un motif à croisillons qui forme plusieurs visages aboutit au centre comme un visage masculin ombragé mais très visible. L’homme est dans la noirceur, captivé par la vue d’un éphémère torse féminin à la droite. Sa contenance est émaciée avec de minces lèvres tournées vers le bas et des joues creuses. Il a l’air malade, ce dont veut nous faire part Valie Export avec sa performance.

Le torse à droite est jeune et bien formé avec des seins voluptueux, une taille fine et un abdomen ferme. Les ombres sur le torse semblent suggérées l’action du déshabillage. Il n’y a pas de tête, pas de bras, pas de mains et pas de jambes. Une autre réflexion qui agace Valie Export : les hommes obsédés par le porno font abstraction du visage féminin pour ne pas être distrait du rôle qu’elle joue dans ce contexte, celui d’être une machine sexuelle, dont on se sert et que l’on consume sans empathie ni souci, le raisonnement étant, qu’après tout, elle est payée pour sa dégradation publique.
Au centre du bol d’eau, une petite silhouette d’une femme bien proportionnée, avec des bras et des jambes, se tient dans une portion illuminée de la rue évoquant la fille de rue mais aussi Valie Export qui arrive au cinéma de film X avec sa mitraillette.

Le contenu de P.249 est un puissant modèle du Yin Yang. Le livre, les écrits et la photo de la performance de Valie Export forment la portion dominante Yang de l’œuvre, masculine et ardente, indéniablement réelle. Le bol d’eau est la portion Yin, féminine et réceptive, inconcevable. Tel l’utérus, l’eau à l’intérieur du bol est inséminé et produit des images qui reflètent le sujet décrit par l’objet Yang.

P.249 est conflictuel pour l’intellect. Est-ce que le sujet de la pièce est la condition féminine? Est-ce l’interminable bataille des sexes? Ou est-ce le phénomène inconcevable de l’eau qui exprime la cognition?

P.249 nous captive par la qualité hypnotique de l’eau. Le cerveau a tendance à vouloir  arriver à un accord avec la possibilité irrationnelle que c’est l’eau qui forme l’image à l’intérieur du bol. Ceci nous fait regarder de plus proche ce qui se passe là, et nous fait regarder encore. 
P.249  détail

ENGLISH


An open book and a bowl of water are the tangible objects of the photograph entitle P. 249, also an Emerge Art.

The book is Extrême: Esthétiques de la limite dépassée written by French art critic Paul Ardenne. On the left page is a photo of Austrian artist Valie Export in her unforgettable performance Action Pants: Genital Panic, 1969. Her intention was to decry the objectification of women in pornographic movies. Her stunning exploit was to walk into a triple X movie theatre armed with a machine gun, wearing a pair of pants cut open at the crotch to confront voyeuristic men deep in their ritualized consumption of porn with subsequent self-pleasuring.

She asked some of the patrons to look at her exposed vagina so they could see what a real one looked like. Many men ran away from her.

The Emerge Art is the image rising up in the bowl of water. An unexplained phenomenon at this point, the Emerge Art presented above clearly reflects Valie Export’s message.

There are three main scenarios in the water. On the left, in the shade, a crisscross motif that shapes many faces culminates in the center as one shadowy but clearly visible male face. The man is in the dark, riveted by an ephemeral female torso on the right. His countenance is gaunt with thin down turned lips and sunken cheeks. He looks sick which is what Valie Export is intimating at with her performance.

The torso on the right is youthful and well formed with firm full breasts, a slender waist and a firm abdomen. Shaded areas on the torso suggest the motion of undressing. There is no face, no arms, no hands and no legs. Another reflection of what bothers Valie Export: men obsessed with porn abstract the female face so as not to be distracted from the role she is given in this context, that of being a sexual machine, to be used and consumed without empathy or concern, the reasoning being that, after all, she is getting paid for this public debasement.

In the center, of the bowl of water, a tiny silhouette of a shapely woman, with arms and legs, stands in a lighted portion of a city street evoking the streetwalker and also Valie Export as she arrives to the triple X cinema with her machine gun.

The content of P. 249 is a powerful Yin Yang motif. The book, the words and the photograph of Valie Export’s performance form the dominant Yang portion, masculine and fiery, undeniably real. The bowl of water is the Yin portion, feminine and receptive, inconceivable. Like a womb the water inside the bowl is inseminated and produces images that mirror the subject matter of the Yang object.

P. 249 is conflicting to the intellect. Is the feminine condition the subject of the piece? Is it the endless battles of the sexes? Or is it the inconceivable phenomenon of water expressing cognition?

P. 249 takes us in because of the mesmerizing quality of water. The brain has a tendency to attempt to come to terms with the incongruent possibility that water is forming the images inside the bowl. This makes us look closer at what is happening there, and then look again.

-LENA GHIO

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